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Entretien avec Laurent Petitgirard, Directeur artistique des Nuits Classiques !

Laurent Petitgirard, Directeur artistique des Nuits Classiques de Ramatuelle,

présente le programme de cette nouvelle édition.


Les Nuits Classiques s’inscrivent-elles comme un rendez-vous incontournable de l’été varois ?

La notion de rendez-vous incontournable est une notion très particulière. Cette région formidable m'a appris une chose, c'est qu’après toutes ces années, rien n'est jamais gagné. Il faut reconquérir chaque année le public car il évolue. D’autant plus que le Théâtre de Verdure est identifié au théâtre et à la variété, il l’est moins au classique. Les amateurs de musique classique vont entendre d'une façon différente et auront une proximité vis à vis des artistes bien supérieure à ce qu'il va y avoir à la Philharmonie de Paris aussi belle soit elle. Il y a un charme incroyable dans ce théâtre, ces pierres parlent et les musiciens ont un tel plaisir à être là. Ça donne une atmosphère très différente des grandes salles de théâtre. Je crois beaucoup à la spécificité de ce lieu, à son attractivité, à la surprise qu’il offre, il y a une complicité qui se crée entre la scène et le public. Lors de notre édition 2018, il y avait beaucoup de monde sur scène pour les musiques de Jerry Goldsmith, j'avais placé les choristes dans le public et tout à coup, la personne à côté d'eux se mettait à chanter. J’aime établir un rapport un peu malicieux avec

le public.

crédit photo : Cyril Bruneau.


Quelle est la place des Nuits Classiques dans le Festival de Ramatuelle ?

C’est une introduction. C'est très important de montrer qu’un lieu d'art ne se résume pas simplement à une forme. D'ailleurs, le festival va aller vers le théâtre, l'humour et la variété. Il y a une complémentarité. Les Nuits Classiques permettent un mode d'expression différent et cette année, je suis particulièrement content qu’il y ait de la danse, du lyrique, un chœur et de la grande littérature. On a réussi une jonction qui me plaît beaucoup.


Chaque année, la programmation est très éclectique, c’est une volonté de votre part ?

Cette année, nous avons voulu faire venir à nouveau de la danse, proposer une soirée lyrique avec des chanteurs lyriques. Nous faisons revenir le Chœur de l’Opéra de Nice mais avec un ensemble orchestral d'une dizaine de musiciens pour chanter à la fois des œuvres de Francis Poulenc et de Paul Hindemith ainsi que conter le Petit Prince.


Le premier spectacle est le Ballet Nice Méditerranée.

Nous ouvrons avec l’extraordinaire ballet Nice Méditerranée. Le ballet est lié à l'Opéra de Nice et dirigé depuis une dizaine d'années par Éric Vu-An, un danseur et chorégraphe formidable. Ce spectacle est très étonnant, l'idée est de montrer au travers de la guerre de Troie et autres évènements, la dangerosité qu'il peut y avoir dans la manipulation et dans le fait de pousser les peuples à la guerre. Ce qui m'a beaucoup amusé est de voir que Prokofiev côtoie ici Elvis Presley. Luciano Cannito est un grand chorégraphe avec lequel le ballet est habitué de travailler. Je pense que ça va être quelque chose de très beau.


Anges et Démons est une nouvelle création.

Le deuxième concert est avec la mezzo-soprano Gosha Kowalinska et le chanteur basse Guillaume Dussau. Nous étions en Pologne lorsqu'ils m'ont amené cette idée amusante de Anges et Démons. Le spectacle sera présenté pour la première fois à Ramatuelle. Nous sommes allés chercher dans le grand répertoire lyrique italien, allemand et français, à la fois des rôles de séductrices et des rôles de chanteurs basse qui sont en général des moines ou des diables. On pourra écouter Mozart, Saint Saëns, Verdi, ou encore Massenet et faire un voyage à travers les grands airs d’opéra. Ils seront accompagnés par l’excellente pianiste Mari Laurila-Lili.


Les Chœurs et l’Ensemble orchestral de Nice interpréteront des chants du XXème siècle et vous avez également invité Sonia Petrovna pour réciter des extraits du Petit Prince.

C’était un grand plaisir d’avoir l'orchestre et le Chœur de l'Opéra de Nice et son chef Giulio Magnanini l’an dernier alors nous faisons revenir le Chœur pour qu'il nous chante a capella quelques éléments de leur répertoire, notamment les chansons de Poulenc qui est un compositeur très accessible avec des harmonies magnifiques. Ils interprèteront aussi les chansons très poétiques d’Hindemith pour terminer avec Le Petit Prince de Saint Exupéry qui est un texte miraculeux que Sonia Petrovna habite avec une extraordinaire intensité. L'idée était de le présenter avec cette musique que j’ai composée à la demande de Sonia et de faire rêver. Le plein air, la nuit et les étoiles, c'est idéal pour le Petit Prince.

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